TROUBLES LOGOPEDIQUES ET NEUROPSYCHOLOGIQUES

La dyspraxie

La dyspraxie est un « trouble spécifique des apprentissages chez l’enfant ».

Malgré de bonnes conditions d’apprentissage (l’enfant est scolarisé, évolue dans un environnement normalement stimulant, entend et voit bien), il arrive que certains enfants présentent des difficultés scolaires.

On appelle ces troubles les « troubles spécifiques des apprentissages ». Il est possible qu’un enfant souffre d’un ou plusieurs troubles spécifiques des apprentissages (dyslexie, dyspraxie, trouble du déficit de l’attention, haut potentiel …) qui viennent entraver sa bonne progression.

Les praxies réfèrent à la coordination volontaire des mouvements orientés vers un but, par opposition aux gestes réflexes ou résultant d’une simple maturation motrice (comme la marche par exemple). Le geste intentionnel suppose l’élaboration d’un plan visant l’obtention du but à atteindre. Ainsi, la dyspraxie est un trouble de l’acquisition des gestes complexes, au cours de l’apprentissage de tâches motrices nouvelles et dans l’élaboration de séquences de gestes. L’enfant paraît incapable de planifier, d’organiser et de coordonner des actions nouvelles en séquences.

Votre enfant présente peut-être une dyspraxie si :

  • Il est particulièrement maladroit, qu’il tombe souvent, se cogne ou fait tomber des objets plus fréquemment que les autres enfants de son â Il peut également être maladroit dans son habillage, devant fournir beaucoup d’effort pour boutonner sa veste ou faire ses lacets par exemple.
  • Il a des difficultés en motricité fine, engendrant des soucis à colorier dans des espaces précis, à dessiner et à dé Généralement, les enfants dyspraxiques n’aiment pas les puzzles ou les jeux de construction en raison des difficultés visuo-spatiales très souvent associées. En effet, ils interprètent mal les relations des objets dans l’espace et les directions, perçoivent mal la vitesse relative des objets, etc.
  • Il présente des difficultés importantes d’écriture, souvent prépondérantes à l’é Le geste d’écriture n’est pas automatisé et nécessitera d’importantes ressources cognitives et attentionnelles. L’enfant devra « choisir» entre une écriture convenable (lisible de soi et par autrui) et un contenu cohérent.
  • Il présente des difficultés de lecture, liées au déficit visuo-spatial (se repérer sur la ligne, balayage visuel des mots et des phrases)
  • Il présente des difficultés en mathématiques (en raison du lien étroit entre la cognition numérique et l’espace, en particulier pour la géométrie).
  • De manière générale, il éprouve des difficultés dans les situations de doubles tâches, les ressources cognitives étant restreintes par la mauvaise automatisation des processus de bas niveau.

La première consultation

Durant la première consultation, le neuropsychologue recueillera une série d’informations quant au développement de l’enfant, à la présentation des symptômes et à l’impact de ceux-ci sur la vie quotidienne et scolaire. Sur base de ces éléments, le neuropsychologue procédera ensuite à une évaluation du fonctionnement cognitif de l’enfant. Pour cela, il utilisera différents tests spécialement conçus à cet effet. Ces tests sont étalonnés sur un grand nombre d’enfants contrôles et validés scientifiquement. L’objectif sera non seulement de situer l’enfant par rapport à une norme mais aussi par rapport à lui même, afin d’établir ses points forts et ses points faibles. Par exemple, les enfant dyspraxiques ont généralement de bonnes capacités de raisonnement et d’expression verbale.

Quelles solutions ?

  • Une fois le diagnostic posé, le neuropsychologue peut proposer une intervention spécifique visant à aider l’enfant à comprendre son mode de fonctionnement (métacognition) et à trouver des stratégies efficaces pour compenser les difficulté
  • Par ailleurs, une réflexion sera faite avec les parents et idéalement les enseignants pour trouver des méthodes pour contourner la difficulté (utilisation de l’ordinateur, logiciels spécifiques, accorder du temps supplémentaire, etc.). L’objectif de cette prise en charge sera aussi d’aider l’enfant à gérer son stress et ses émotions pour éviter une diminution de l’estime de soi.

Durée de la prise en charge

La durée de la prise en charge est varie en fonction de plusieurs facteurs, notamment l’âge de l’enfant, la durée du trouble, l’investissement parental et/ou des enseignants quant aux différents aménagements à effectuer.

 

Source :

Lussier, F., & Flessas, J. (2001). Neuropsychologie de l’enfant. Troubles développementaux et de l’apprentissage. Dunod (Ed.), 395p.

 

Ce texte a été rédigé par le Dr Aurélie Huyse, neuropsychologue au centre Thérapsy.

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