Addiction à un produit ou un comportement

Le terme addiction reste méconnu dans le langage courant.

Pourtant, lorsqu’une personne se met à consommer un produit psychotrope ou à avoir un comportement chargé d’excitation (comme le jeu vidéo, l’Internet, le jeu casino, le bingo, le sexe…), et ce malgré des conséquences socioprofessionnelles désastreuses, il nous faut parler d’addiction.

Depuis plus de 20 ans, les neurosciences ont fait des pas de géant dans la compréhension des mécanismes qui sous-tendent ces comportements compulsifs.

Bien comprendre les enjeux d’une addiction est la clé du traitement pour les thérapeutes bien évidemment, mais aussi pour la personne qui en souffre.

• Vous consommez chaque jour plus que vous ne le souhaiteriez
• Vous désirez chaque jour arrêter ou diminuer vos consommations sans y arriver
• Vous observez les répercussions familiales, sociales, professionnelles ou physiques de vos consommations sans pouvoir les modifier.

L’addiction se caractérise par une modification dans un circuit neurobiologique appelé « circuit de récompense-circuit de la motivation » qui détourne nos comportements hédoniques de stimulations naturelles (lire un livre, voir des amis, aller à une pièce de théâtre) vers des stimulations hédoniques plus faciles, plus intenses que proposent les produits psychotropes ou les comportements chargés d’excitation.

Il existe plusieurs solutions pour le traitement de l’addiction, ces solutions doivent être en général pensées de manière globale : médicamenteuses, environnementales, psychologiques.

Guérir d’une addiction, c’est comprendre tout l’évitement de la Vie que représentent les consommations chroniques, accepter le deuil de la fin du produit, et s’engager résolument dans une Vie pleine de sens en refusant d’être un orphelin de son produit.

Lors de la première rencontre, nous essayerons d’établir le contexte individuel des consommations de chacun. Il n’y a pas deux consommateurs les mêmes.

Quel rôle et quelle fonction pour les consommations ? Gestion du stress ou de l’anxiété, d’une tristesse chronique, de l’ennui, de la solitude, un rapport détourné à l’amusement associé à la consommation de produits ?

Chacune de ces hypothèses sera envisagée et donnera lieu à des propositions de suivi thérapeutique.

Cette durée est très individuelle. Elle dépend de plusieurs facteurs : la durée de l’addiction, son intensité, le type de produit, le contexte de vie, la motivation au changement.

Ce texte a été rédigé par Vincent Lustygier, médecin psychiatre, psychothérapeute cognitivo-comportementaliste au centre Thérapsy.