Anorexie mentale, quand nourriture et poids deviennent des obsessions
L’alimentation, comme le sommeil, est un besoin vital, nécessaire à la survie de l’organisme. Pour certains, elle s’accompagne de plaisir : plaisir du goût, plaisir du partage d’un repas en famille ou entre amis. Pour d’autres, en revanche, l’alimentation est source de stress et d’angoisse. Le comportement alimentaire est alors susceptible de manifester des troubles pouvant prendre différentes formes. Parmi ces troubles, l’anorexie mentale.
L’anorexie touche environ 1% de la population féminine. Elle touche 9 filles pour 1 garçon dans une tranche d’âge de 15 à 35 ans. Les formes partielles, c’est à dire les troubles alimentaires non spécifiés seraient 5 à 10 fois supérieur.
Le diagnostic d’anorexie mentale ne doit pas être posé à la légère. Une préoccupation excessive de son image corporelle ou un soin particulier accordé à l’alimentation ne sont pas suffisants pour parler de trouble. Il faut présenter plusieurs symptômes pour parler d’anorexie mentale et le diagnostic doit être posé par un spécialiste.
Vous souffrez peut-être d’anorexie mentale si :
- Votre poids est inférieur à la normale (BMI inférieur ou égal à 17)
- Vous avez une image déformée de votre corps : vous vous imaginez gros(se) ou obèse. Vous avez une peur intense de prendre du poids.
- Vous vous privez volontairement de nourriture. Il se peut aussi que vous ayiez régulièrement des crises de boulimie et/ou recourriez régulièrement à des vomissements provoqués ou à la prise de purgatifs (laxatifs, diurétiques, lavements).
- D’un point de vue physique, vous souffrez de frilosité, d’aménorrhée (disparition des règles), d’hypotension artérielle (abaissement de la tension artérielle).
L’anorexie :
- est une maladie psychologique, l’amaigrissement rapide et extrême qui l’accompagne n’étant pas du à une maladie physique.
- est une maladie complexe. Ses causes demeurent parfois mystérieuses. Leur origine est multifactorielle, c’est à dire qu’elle est causée par la rencontre de plusieurs facteurs :
- biologiques (dérégulation du système de récompense, dérégulation des besoins homéostatiques …)
- psychologiques (faible estime de soi, manque d’affirmation de soi, tendance au perfectionnisme, volonté de se conformer aux attentes de l’entourage, tendance à l’obsession, besoin de contrôle important),
- sociaux (critères de beauté et idéalisation de la minceur dans notre société occidentale).
- Environnementaux : des événements de vie difficiles (déménagement, deuil, séparation parentale, rupture amoureuse, difficultés relationnelles…) peuvent également faciliter l’apparition du trouble.
- Familliaux : Enfin, les facteurs familiaux (hérédité des troubles du comportement alimentaire, dépression parentale ou tout autre trouble psychologique ou psychiatrique non traité chez un parent) font parfois aussi partie des conditions d’apparition du trouble.
- Touche environ 1% de la population féminine
- Touche dans 90% des cas des femmes, qui appartiennent généralement à une classe socioéconomique moyenne ou supérieure.
- Apparaît généralement entre l’adolescence et les premières années de la vie adulte, l’âge moyen étant de 14 ans
- Peut entraîner de graves conséquences au niveau médical, jusqu’à entraîner la mort.
Quelles solutions contre l’anorexie :
L’anorexie mentale, en raison de sa complexité et de ses conséquences nécessite une prise en charge globale qui tient compte aussi bien du versant physique, que du versant psychologique/familial et diététique.
- Prise en charge médicale : un suivi médical, par un généraliste ou un psychiatre, est nécessaire afin d’évaluer l’état de santé. L’objectif premier est l’instauration d’un poids de santé, permettant la reprise du cycle d’ovulation normal et le retour des règles. Le médecin va aussi dépister les éventuelles complications associées, les traiter et sensibiliser la patiente sur les risques et complications possibles de manière à faciliter la motivation au changement de comportement alimentaire. Enfin, il va déployer l’aide pluridisciplinaire nécessaire à la prise en charge des aspects psychologiques et diététiques, dans un travail étroit de collaboration avec les professionnels, la patiente et sa famille.
- Les thérapies cognitives et comportementales (3ie vague) identifient les pensées, émotions sous tendant les comportements alimentaires inadaptés et la perception erronée du corps afin de modifier le rapport de la patiente à celles-ci. L’approche est centrée sur la personne dans le cadre d’un travail individuel autour de la pleine conscience, l’acceptation, les valeurs et les actes engagés.
- Les thérapies familiales considèrent que la famille constitue le premier lieu d’apprentissage et d’expérience mais aussi le premier lieu où apparaissent les difficultés relationnelles et émotionnelles. La famille est donc un espace privilégié pour comprendre et modifier les dynamiques relationnelles impliquées dans troubles du comportement alimentaire. L’approche familiale est centrée sur l’individu et sa famille de manière à travailler les relations entre ses membres et à comprendre le sens du symptôme dans l’équilibre familial.
La première consultation
Lors d’une première consultation, vous serez accueilli par un thérapeute spécialisé dans la prise en charge des troubles du comportement alimentaire. Il s’efforcera avec vous de cerner les difficultés que vous rencontrez en ce moment et de voir quelle est la solution la mieux adaptée à votre cas : une prise en charge individuelle ou un atelier par exemple. Ce premier entretien préparatoire peut être suivi d’un ou deux autres le cas échéant avant d’entreprendre la phase thérapeutiques proprement dite.
La première séance est toujours un premier contact qui n’engage à rien.
Après ce premier entretien, vous avez toutes les cartes en main pour décider LIBREMENT de poursuivre ou non votre démarche thérapeutique.
La durée du traitement
La durée du traitement est très variable. Votre thérapeute vous donnera plus d’information sur les bénéfices que vous pouvez attendre d’une prise en charge individuelle ou en groupe de votre trouble du comportement alimentaire.
Ce texte a été rédigé par Barbara Lembo, thérapeute de couples et de familles et Emmanuelle Hayward, psychologue cognitivo-comportementaliste au centre Thérapsy.
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