Boulimie nerveuse
Tout comme l’anorexie, la boulimie nerveuse est un trouble du comportement alimentaire. Ces deux désordres partagent en commun un trouble important de l’image du corps.
La boulimie nerveuse n’a rien à voir avec une grosse fringale qui survient lorsqu’on a sauté un repas ou mangé un peu moins la veille. Elle n’a rien à voir avec des grignotages répétés et étalés sur la journée. La boulimie nerveuse se caractérise par de véritables épisodes violents et incontrôlables de pertes de contrôle sur la nourriture qui engendrent une culpabilité énorme. Ces épisodes sont suivis de comportements compensatoires volontaires pour éviter de grossir.
Souvent, la boulimie est cachée : perçue comme une maladie honteuse, elle se vit dans la plus grande solitude.
Le diagnostic de trouble du comportement alimentaire ne doit pas être posé à la légère. C’est un médecin psychiatre ou un psychologue spécialisés dans le traitement des troubles du comportement alimentaire qui est le plus à même de poser ce diagnostic.
Vous souffrez peut-être de boulimie si :
- Vous mangez des quantités « importantes » de nourriture en une période de temps limitée (moins de 2 heures) sans pouvoir vous empêcher de le faire. C’est la crise de boulimie
- Vous vous sentez extrêmement coupable après la crise
- Vous tentez d’empêcher une prise de poids par des vomissements provoqués, la prise de laxatifs, de diurétiques, des lavements ou tout autre médicament. D’autres moyens pour « annuler » les effets de la crise sont le jeûne, le régime excessif ou l’activité physique excessive.
- Vous avez une peur panique de grossir ou un désir excessif de minceur
- Votre estime de vous est faible et est influencée de manière excessive par votre poids et votre forme corporelle.
La boulimie nerveuse :
- est une maladie complexe, d’origine multifactorielle, c’est à dire qu’elle est causée par la rencontre de plusieurs facteurs :
- biologiques (surpoids, puberté, altération des niveaux de sérotonine, troubles du sentiment de satiété …)
- psychologiques (insatisfaction corporelle, faible estime de soi, tendance à la culpabilité et à l’affectivité négative, perfectionnisme, impulsivité, peur du changement, de l’inconnu et de l’échec, manque d’affirmation de soi, tendance à éviter les conflits, dévouement important aux autres, difficultés à se faire plaisir, faible conscience de soi, fonctionnement en « tout ou rien »).
- sociaux (critères de beauté et idéalisation de la minceur dans notre société occidentale).
- Environnementaux : des événements de vie difficiles (déménagement, deuil, séparation parentale, rupture amoureuse, difficultés relationnelles…) peuvent également faciliter l’apparition du trouble.
- Familliaux : Enfin, les facteurs familiaux (troubles du comportement alimentaire, dépression ou tout autre trouble psychologique ou psychiatrique non traité chez un parent) font parfois aussi partie des conditions d’apparition du trouble.
- Touche environ 3 à 5% de la population
- Concerne 5 à 7 filles pour 1 garçon
- Apparaît généralement entre l’adolescence et les premières années de la vie adulte, entre 15 et 20 ans
- Peut entraîner de graves conséquences au niveau médical, jusqu’à entraîner la mort.
Quelles solutions contre la boulimie nerveuse ?
La boulimie nerveuse, en raison de sa complexité et de ses conséquences nécessite une prise en charge globale qui tient compte aussi bien du versant physique, que du versant psychologique/familial et diététique.
- Prise en charge médicale : un suivi médical, par un généraliste ou un psychiatre, est nécessaire afin d’évaluer l’état de santé. L’objectif premier est l’arrêt des vomissement et le maintien d’un poids de santé. Le médecin va aussi dépister les éventuelles complications associées, les traiter et sensibiliser la patiente sur les risques et complications possibles de manière à faciliter la motivation au changement de comportement alimentaire. Enfin, il va déployer l’aide pluridisciplinaire nécessaire à la prise en charge des aspects psychologiques et diététiques, dans un travail étroit de collaboration avec les professionnels, la patiente et sa famille.
- Les thérapies cognitives et comportementales (3ie vague) identifient les pensées, émotions sous tendant les comportements alimentaires inadaptés et la perception erronée du corps afin de modifier le rapport de la patiente à celles-ci. L’approche est centrée sur la personne dans le cadre d’un travail individuel autour de la pleine conscience, l’acceptation, les valeurs et les actes engagés.
- Les thérapies familiales considèrent que la famille constitue le premier lieu d’apprentissage et d’expérience mais aussi le premier lieu où apparaissent les difficultés relationnelles et émotionnelles. La famille est donc un espace privilégié pour comprendre et modifier les dynamiques relationnelles impliquées dans troubles du comportement alimentaire. L’approche familiale est centrée sur l’individu et sa famille de manière à travailler les relations entre ses membres et à comprendre le sens du symptôme dans l’équilibre familial.
- La psychothérapie interpersonnelle de la boulimie nerveuse se centre sur les problèmes relationnels et interpersonnels qui contribuent à l’alimentation compulsive. L’objectif est d’améliorer les aptitudes en communication et de développer des relations plus saines au sein de la famille et avec ses amis
- Les ateliers de pleine conscience et acceptation peuvent être un complément intéressant à la psychothérapie. Ils permettent d’apprendre une autre manière de gérer son stress, son anxiété ou sa dépression (pour les ateliers « Pleine conscience et acceptation, anxiété et dépression »). Les ateliers « Manger en pleine conscience, vivre en pleine conscience » appliquent les outils de la pleine conscience et de l’acceptation à l’alimentation. Ils (ré)apprennnent à entendre et écouter les sensations alimentaires et les messages de notre corps. Ils restaurent un rapport harmonieux, apaisé à la nourriture et au corps.
La première consultation
Lors d’une première consultation, vous serez accueilli par un thérapeute spécialisé dans la prise en charge des troubles du comportement alimentaire. Il s’efforcera avec vous de cerner les difficultés que vous rencontrez en ce moment et de voir quelle est la solution la mieux adaptée à votre cas : une prise en charge individuelle ou un atelier par exemple.
Ce premier entretien préparatoire peut être suivi d’un ou deux autres le cas échéant avant d’entreprendre la phase thérapeutiques proprement dite.
La première séance est toujours un premier contact qui n’engage à rien.
Après ce premier entretien, vous avez toutes les cartes en main pour décider LIBREMENT de poursuivre ou non votre démarche thérapeutique.
La durée du traitement
La durée du traitement est très variable. Votre thérapeute vous donnera plus d’information sur les bénéfices que vous pouvez attendre d’une prise en charge individuelle ou en groupe de votre trouble du comportement alimentaire.
Ce texte a été rédigé par Barbara Lembo, thérapeute de couples et de familles et Emmanuelle Hayward, psychologue cognitivo-comportementaliste au centre Thérapsy.
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