Phobie spécifique
Nous sommes nombreux à avoir différentes peurs : peur de prendre l’avion, peur d’aller chez le dentiste …
La peur est une réaction naturelle devant un danger. Elle garantit notre survie en nous permettant de fuir lorsque nous sommes confrontés à une menace, comme un incendie.
La phobie spécifique, quant à elle, est une peur intense, irraisonnée et incontrôlable. Elle entraîne de l’anxiété et de la souffrance et nuit à notre fonctionnement. La phobie spécifique est un trouble anxieux.
Même si certains peuvent vivre correctement en évitant la situation phobogène, la plupart des personnes atteinte de phobie spécifique vont voir leur qualité de vie diminuer drastiquement à cause de leurs évitements.
Vous souffrez peut-être de phobie spécifique si :
- Une situation, une chose, un objet provoque en vous une peur démesurée. Par exemple : une araignée, prendre l’avion, le sang, aller à l’école, etc.
- Vous êtes conscient qu’il n’y a pas de danger réel, en d’autres mots, cette peur est exagérée ou injustifiée.
- Vous évitez autant que possible la situation ou la chose qui vous fait peur
- Si vous devez malgré tout affronter la situation ou la chose qui vous fait peur, vous avez recours à des objets appelés “contraphobiques”. Cela peut être un gris-gris, des médicaments, une personne de l’entourage, etc.
- Cette peur vous fait souffrir depuis au moins 6 mois et affecte fortement votre qualité de vie (entrave vos habitudes quotidiennes, vie familiale, sociale ou professionnelle)
La phobie spécifique :
- Les causes de la phobie peuvent être multiples. On parle d’un modèle multifactoriel:
- prédispositions biologiques (particularité de l’amygdale, neurotransmetteurs),
- modèles éducatifs (une personne phobique dans l’entourage, mise en garde des parents sur certains dangers, …)
- évènements de vie ‘traumatisants’ (se faire attaquer par un chien, voir un film sur les mygales, rester bloqué dans un ascenseur, …)
- Il existe 5 sous-types de phobies spécifiques :
- Type animal : peur induite par les animaux ou les insectes.
- Type environnement naturel : peur induite par des éléments de l’environnement naturel tels que les orages, les hauteurs ou l’eau.
- Type sang/injection/accident : peur reliée à ces objets ou tout autre procédure médicale.
- Type situationnel : peur induite par une situation spécifique tels que les transports publics, les tunnels, les ponts, les voyages aériens, les ascenseurs, le fait de conduire, les endroits clos.
- Autre type : peur induite par autres choses que ce qui est précédemment spécifié.
- la phobie spécifique est présente chez 7 à 11% de la population générale en fonction du sous-type de phobie spécifique
- Elle est en général deux fois plus élevée chez les femmes que chez les hommes
- Les premiers symptômes de la phobie spécifique apparaissent généralement durant l’enfance ou le début de l’adolescence. Lorsque l’origine de la phobie est traumatique, elle peut survenir à n’importe quel âge.
- Le risque de présenter une quelconque phobie est plus grand chez les membres d’une famille où une peur d’une situation ou d’un objet particulier est déjà présente.
- Les personnes souffrant de phobies spécifiques sont à risque de développer d’autres troubles anxieux, de souffrir de dépression, d’abuser de substances telles que la drogue ou de l’alcool. En effet, la consommation de drogues et d’alcool permet de diminuer leur anxiété et par le fait même, leur donner l’illusion d’être capable de mieux fonctionner ou de faire face à la situation phobique
Quelles solutions contre la phobie spécifique :
- La psychothérapie est le traitement de premier choix pour les phobies spécifiques
- Les études montrent que c’est la Thérapie Cognitive et Comportementale (TCC) qui est la plus adaptée et efficace pour la phobie simple. Le suivi consiste à mettre en place des exercices progressifs de mise en situations (appelées « expositions »). Lorsque la personne est prête et a compris l’intérêt des expositions, elle est encouragée et accompagnée pour faire des exercices qui vont lui permettre de diminuer son anxiété en observant que les « scénarios catastrophes » imaginés ne se produisent pas et que son anxiété diminue et fini par disparaître (c’est ce qu’on appelle l’habituation).
- La thérapie virtuelle est une nouvelle méthode qui permet d’exposer le patient à l’objet de sa peur, de manière virtuelle. Equipé d’un casque, il visualise une scène virtuelle qui reproduit la situation de phobie. En faisant varier l’environnement sonore et visuel, le thérapeute contrôle l’apparition et l’intensité de la situation phobique pour que le patient apprenne progressivement à faire face à sa phobie.
- La thérapie de groupe basée sur la pleine conscience est une forme récente d’intervention issue des pratiques méditatives bouddhistes. Il s’agit d’un entraînement attentionnel visant à améliorer la gestion des pensées et des émotions. Elle permet ainsi d’aider à traiter la phobie spécifique, souvent en parallèle ou après une thérapie individuelle.
- Les thérapies familiales considèrent que la famille constitue le premier lieu d’apprentissage et d’expérience mais aussi le premier lieu où apparaissent les difficultés relationnelles et émotionnelles. La famille est donc un espace privilégié pour comprendre et modifier les dynamiques relationnelles impliquées dans le trouble anxieux. L’approche familiale est centrée sur l’individu et sa famille de manière à travailler les relations entre ses membres et à comprendre le sens du symptôme dans l’équilibre familial.
- La médication : Elle est peu prescrite dans le cas des phobies spécifiques, tant la thérapie par exposition est efficace. Quand elle l’est, elle est prescrite par un psychiatre, de manière ponctuelle (sur une durée déterminée) et seulement en cas de phobie sévère ayant des conséquences graves. Ce sont généralement des molécules anxiolytiques appelées benzodiazépines qui sont privilégiées.
La première consultation
Lors d’une première consultation, vous serez accueilli par un thérapeute spécialisé dans la prise en charge des troubles anxieux. Il s’efforcera avec vous de cerner les difficultés que vous rencontrez en ce moment et de voir quelle est la solution la mieux adaptée à votre cas. Ce premier entretien préparatoire peut être suivi d’un ou deux autres le cas échéant avant d’entreprendre la phase thérapeutiques proprement dite.
La première séance est toujours un premier contact qui n’engage à rien.
Après ce premier entretien, vous avez toutes les cartes en main pour décider LIBREMENT de poursuivre ou non votre démarche thérapeutique.
La durée du traitement
La durée du traitement est très variable. Votre thérapeute vous donnera plus d’information sur les bénéfices que vous pouvez attendre d’une prise en charge de votre phobie spécifique.
Ce texte a été rédigé par Charlotte Busana, psychologue cognitivo-comportementaliste au centre Thérapsy.
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