Trouble d’anxiété généralisée

Nous nous inquiétons tous pour des choses comme notre santé, l’argent, la famille, le travail. Cette inquiétude est normale et adaptative. Elle est un signal d’alarme qui nous indique que quelque chose dans notre environnement demande notre attention. Qu’un problème doit être résolu.

Lorsque s’inquiéter pour tout et pour rien devient extrême, paralyse le fonctionnement de la personne en provoquant des difficultés considérables tant au travail que dans sa vie familiale, sexuelle ou sociale, on parle de « trouble d’anxiété généralisée ».

• Vous vous inquiétez de manière excessive sans pouvoir vous contrôler.
• Vos inquiétudes sont très difficiles à chasser et concernent plusieurs domaines de votre vie (à la maison, au travail/ à l’école, votre santé, vos inquiétudes…)
• Vous tolérez mal l’inconnu et l’incertitude
• Vous trouvez qu’il est utile de vous inquiéter (“je peux empêcher de mauvaises choses d’arriver en m’inquiétant”, “si je m’inquiète à propos des autres, cela fait de moi une personne attentionnée”). Pour vous, s’inquiéter est un moyen efficace de faire face aux problèmes.
• Vous souffrez peut-être d’agitation, de fatigabilité, d’irritabilité, de difficultés de concentration et de trous de mémoire
• Vous souffrez peut-être aussi de tensions musculaires, tremblements, douleurs, endolorissement musculaire, céphalées, insomnies
• Vos inquiétudes sont présentes depuis au moins 6 mois et affectent considérablement votre qualité de vie dans plusieurs domaines : familial, sexuel, social, professionnel.

• Les causes du trouble d’anxiété généralisée sont probablement multiples.
  • facteurs biologiques et prédisposition héréditaire, génétique – encore fort peu connus actuellement.
  • facteurs de stress dans l’environnement (situation financière précaire, perte d’un emploi, deuil, divorce, etc.).
  • mécanismes de défense psychologiques inefficace dans certaines situations
  • antécédents familiaux (parents surprotecteurs…)
  • certaines maladies peuvent provoquer le trouble d’anxiété généralisée (l’hyperthyroïdie, par exemple) ; cependant, le trouble d’anxiété généralisée disparaît avec la condition médicale, elle est donc secondaire.
  • la dépression et d’autres troubles anxieux peuvent aussi construire un terrain favorable au trouble d’anxiété généralisée.
• Le trouble d’anxiété généralisée touche entre 5 et 10 % de la population.
• Les femmes sont deux fois plus susceptibles d’être affectées que les hommes.
• Les personnes atteintes consultent souvent au début de l’âge adulte, avoir toujours été anxieuses.
• Elles consultent par ailleurs souvent des médecins généralistes ou spécialistes pour toutes sortes de plaintes physiques non spécifiques (insomnies, tensions musculaires …).
• De 50 à 90 % des gens souffrant de trouble d’anxiété généralisée souffrent également d’une autre maladie mentale. Le trouble panique, la dépression et l’abus de drogues ou d’alcool sont très fréquemment associés au trouble d’anxiété généralisée. 

Le traitement du trouble d’anxiété généralisée dépendra de la gravité et la spécificité de celui-ci.

• La psychothérapie: Les études montrent que c’est la Thérapie Cognitive et Comportementale (TCC) qui est la plus adaptée et efficace pour le trouble d’anxiété généralisée. Elle va tenter de diminuer l’interférence des inquiétudes. La personne apprend avec le thérapeute à réévaluer de manière plus réaliste ou à se distancier de ses pensées liées à l’inquiétude. Elle apprend aussi à savoir si la fonction positive ou négative qu’elle donne à l’inquiétude (« m’inquiéter m’aide à me préparer au danger » ou « m’inquiéter va me rendre fou ») est conforme à la réalité et à déjouer ses pièges de pensée. Durant la thérapie, la personne apprend à résoudre ses problèmes de différentes manières, plus adaptées. Le suivi consiste aussi à mettre en place des exercices de mise en situations progressives (appelées « expositions »). Lorsque la personne est prête et a compris l’intérêt des expositions, elle est encouragée et accompagnée pour faire des exercices qui vont lui permettre de diminuer son anxiété en observant les « scénarios catastrophes » en pensées ou en images.
• La thérapie de groupe basée sur la pleine conscience est une forme récente d’intervention issue des pratiques méditatives bouddhistes. Il s’agit d’un entraînement attentionnel visant à améliorer la gestion des pensées et des émotions. Cette forme de thérapie a démontré sont efficacité dans le traitement du trouble d’anxiété généralisée.
• Les thérapies familiales considèrent que la famille constitue le premier lieu d’apprentissage et d’expérience mais aussi le premier lieu où apparaissent les difficultés relationnelles et émotionnelles. La famille est donc un espace privilégié pour comprendre et modifier les dynamiques relationnelles impliquées dans le trouble anxieux. L’approche familiale est centrée sur l’individu et sa famille de manière à travailler les relations entre ses membres et à comprendre le sens du symptôme dans l’équilibre familial.
• La médication : elle est prescrite en cas de trouble d’anxiété généralisée sévère ayant des conséquences graves. Il est conseillé de suivre une psychothérapie en parallèle. C’est un psychiatre qui pourra vous conseiller une médication adaptée, généralement des molécules qui sont utilisées pour le traitement de la dépression mais qui ont un impact sur les symptômes dépressifs et sur l’inquiétude. Certains anxiolytiques (les benzodiazépines, par exemple) ont un effet plus direct sur les symptômes somatiques. Ils sont cependant utilisés à court terme car ils peuvent causer des problèmes de dépendance et de sevrage.

Lors d’une première consultation, vous serez accueilli par un thérapeute spécialisé dans la prise en charge des troubles anxieux. Il s’efforcera avec vous de cerner les difficultés que vous rencontrez en ce moment et de voir quelle est la solution la mieux adaptée à votre cas. Ce premier entretien préparatoire peut être suivi d’un ou deux autres le cas échéant avant d’entreprendre la phase thérapeutiques proprement dite.

La première séance est toujours un premier contact qui n’engage à rien.

Après ce premier entretien, vous avez toutes les cartes en main pour décider LIBREMENT de poursuivre ou non votre démarche thérapeutique.

La durée du traitement est très variable. Votre thérapeute vous donnera plus d’information sur les bénéfices que vous pouvez attendre d’une prise en charge de votre trouble d’anxiété généralisée.

Ce texte a été rédigé par Charlotte Busana, psychologue cognitivo-comportementaliste au centre Thérapsy.