Timidité extrême et pathologique : Trouble d’anxiété sociale
Nous ressentons tous une gêne ou une tension intérieure lorsque nous devons prendre la parole en public, demander un renseignement à un inconnu ou avoir une conversation délicate avec quelqu’un. Cette anxiété est le trac ou la timidité et elle n’a rien de pathologique.
Cependant, pour certains d’entre nous la peur des autres est intense et persistante. Elle affecte significativement la qualité de vie de la personne et entame sérieusement sa liberté et son autonomie dans les sphères familiales, sociales et professionnelles. Dans ce cas, il faut parler de « Trouble d’anxiété sociale » ou « phobie sociale ».
Le « trouble d’anxiété sociale » est le plus fréquent des troubles anxieux. Il peut parfois être très grave. C’est l’intensité et l’impact sur la vie quotidienne de la personne qui déterminent la différence entre des phénomènes normaux (le trac, la timidité) et pathologiques (la phobie sociale).
Vous souffrez peut-être d’anxiété sociale si
- Vous ressentez une anxiété intense dans la plupart des situations sociales (prendre la parole en public, arriver dans un petit groupe, manger en public, …)
- Vous évitez autant que possible ces situations (éviter les situations sociales, éviter le regard des autres, croiser les bras pour ne pas montrer vos tremblements …).
- Lorsque vous devez vous y confronter, vous ressentez un malaise intense
- Vous souffrez d’isolement
- Vous reconnaissez le caractère excessif ou déraisonnable de votre phobie (pour les personnes de plus de 18 ans)
- Vous redoutez le jugement des autres, vous avez peur d’avoir des comportements embarrassants, d’être perçu comme ridicule ou bête
- Vous souffrez de cette anxiété sociale depuis plus de 6 mois et elle affecte fortement votre qualité de vie.
- Il existe une particularité chez certaines personnes qui souffrent d’anxiété sociale uniquement en situation de performance : parler devant un public, par exemple.
Le trouble d’anxiété sociale
- Le trouble d’anxiété sociale est présent chez 5 % à 12 % de la population générale
- C’est le plus fréquent des troubles anxieux.
- Ce trouble compte plus de femmes que d’hommes avec 3 femmes atteintes pour deux hommes.
- Cette problématique commence souvent durant l’enfance et, si elle n’est pas traitée convenablement, peut persister à l’âge adulte.
- Les causes de l’anxiété sociale peuvent être multiples. On parle d’un modèle bio-psycho-social:
- prédispositions biologiques (l’amygdale ou le cortex frontal pourraient avoir un rôle),
- éducation (mises en gardes parentales “méfie-toi des autres” par exemple),
- contexte (isolement de la famille, par exemple)
- évènements de vie (moqueries à l’école, rejet, etc.).
- La personne souffrant d’anxiété sociale peut rencontrer des difficultés pour trouver un emploi (l’entretien d’embauche peut être un obstacle, ainsi que le travail en équipe).
Quelles solutions contre l’anxiété sociale ?
Le traitement de l’anxiété sociale dépendra de la gravité et la spécificité de la phobie.
- La psychothérapie: Elle peut être de groupe et/ou individuelle. Parfois la seconde est mise en place pour préparer la personne à entreprendre un suivi de groupe, utile dans ce genre de trouble pour se retrouver en situation. Les études montrent que c’est la Thérapie Cognitive et Comportementale (TCC) qui est la plus adaptée et efficace pour la phobie sociale. Le suivi consiste à mettre en place des exercices de mise en situations progressive (appelées « expositions »). Lorsque la personne est prête et a compris l’intérêt des expositions, elle est encouragée et accompagnée pour faire des exercices qui vont lui permettre de diminuer son anxiété en observant que les « scénarios catastrophes » imaginés ne se produisent pas et que son anxiété diminue et fini par disparaître (c’est ce qu’on appelle l’habituation).
- La thérapie de groupe basée sur la pleine conscience est une forme récente d’intervention issue des pratiques méditatives bouddhistes. Il s’agit d’un entraînement attentionnel visant à améliorer la gestion des pensées et des émotions. Elle permet ainsi d’aider à traiter l’anxiété sociale, souvent en parallèle ou après une thérapie individuelle.
- Les thérapies familiales considèrent que la famille constitue le premier lieu d’apprentissage et d’expérience mais aussi le premier lieu où apparaissent les difficultés relationnelles et émotionnelles. La famille est donc un espace privilégié pour comprendre et modifier les dynamiques relationnelles impliquées dans le trouble anxieux. L’approche familiale est centrée sur l’individu et sa famille de manière à travailler les relations entre ses membres et à comprendre le sens du symptôme dans l’équilibre familial.
- La médication est prescrite en cas de trouble d’anxiété sociale sévère ayant des conséquences graves. Il est conseillé de suivre une psychothérapie en parallèle. Il peut déjà y avoir une amélioration après 8 semaines, mais le traitement est inscrit dans la durée. C’est un psychiatre qui pourra vous conseiller une médication adaptée, généralement des molécules qui sont utilisées pour le traitement de la dépression mais qui ont un impact sur les symptômes de l’anxiété sociale.
La première consultation
Lors d’une première consultation, vous serez accueilli par un thérapeute spécialisé dans la prise en charge des troubles anxieux. Il s’efforcera avec vous de cerner les difficultés que vous rencontrez en ce moment et de voir quelle est la solution la mieux adaptée à votre cas : une prise en charge individuelle ou un atelier par exemple. Ce premier entretien préparatoire peut être suivi d’un ou deux autres le cas échéant avant d’entreprendre la phase thérapeutiques proprement dite.
La première séance est toujours un premier contact qui n’engage à rien.
Après ce premier entretien, vous avez toutes les cartes en main pour décider LIBREMENT de poursuivre ou non votre démarche thérapeutique.
La durée du traitement
La durée du traitement est très variable. Votre thérapeute vous donnera plus d’information sur les bénéfices que vous pouvez attendre d’une prise en charge de votre trouble d’anxiété sociale.
Ce texte a été rédigé par Charlotte Busana, psychologue cognitivo-comportementaliste au centre Thérapsy.
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