TROUBLES ANXIEUX

TOC: Trouble obsessionnel compulsif

Se laver les mains plusieurs heures par crainte d’avoir été contaminé, vérifier 20 fois que la porte de son domicile est fermé avant de pouvoir le quitter … Entre 2 et 3 % de la population générale souffre de trouble obsessionnel-compulsif.

Encore souvent mal compris et mal reconnu tant dans la population générale que spécialiste, le trouble obsessionnel-compulsif fait l’objet de nombreux préjugés et tend à être sous-diagnostiqué et sous-traité. Parfois, les personnes souffrant de trouble obsessionnel-compulsif elle-même se pensent folles, éprouvent de la honte à l’égard de leurs comportements qu’ils cachent et finissent par s’isoler considérablement.

Vous souffrez peut être de trouble obsessionnel-compulsif si

  • Vous avez des obsessions, des pensées intrusives, récurrentes, qui amènent un niveau d’angoisse insupportable. Par exemple, peur de la contamination, peur de faire du mal aux autres à cause d’un manque d’attention (ex : peur de causer un accident d’auto) …
  • Ces obsessions vous poussent à céder à des compulsions, soit des rituels comportementaux (des comportements répétitifs, comme se laver les mains, vérifier le gaz ou les serrures, mettre de l’ordre, ou des rituels mentaux comme prier, compter ou se répéter plusieurs fois le même mot « magique »).
  • Le but des compulsions est de neutraliser l’anxiété causée par l’obsession, ou les conséquences craintes. Cependant, les compulsions ne sont pas connectées de manière réaliste à l’obsession ou sont excessives par rapport à celle-ci.
  • Vous ressentez énormément de souffrance et vous perdez un temps considérable à cause de votre trouble obsessionnel-compulsif. Il vous arrive parfois de passer plusieurs heures sur une journée à répéter, compter, vérifier, laver.
  • Vous avez peut être la conviction que vos obsessions sont conformes à la réalité (« égosyntonie »), ou au contraire vous avez la conviction qu’elles sont sont fausses ou exagérées (« égodystonie »)

Le trouble obsessionnel-compulsif :

  • Les causes du trouble obsessionnel-compulsif sont multiples :
    • Biologiques (déséquilibre dans la sérotonine qui altère la façon dont le cerveau influence les pensées, les émotions et les conduites)
    • Génétique (dans près de 50 % des cas, un autre membre de la famille souffre aussi de ce trouble).
    • Neurophysiologiques : hyperfonctionnement de certaines structures cérébrales, notamment frontales et orbito-frontales
    • Psychologiques (la réduction de l’anxiété qui suit l’accomplissement d’une compulsion amène l’individu à répéter ce geste et à y recourir continuellement, perturbation de certains mécanismes de pensée : raisonnement erroné, surévaluation du danger et de la responsabilité)
  • Le trouble obsessionnel-compulsif touche entre 2 et 3% de la population générale
  • Le trouble obsessionnel-compulsif occupe le quatrième rang  des troubles anxieux les plus fréquents.
  • Les femmes et les hommes sont touchés à part égale
  • Le trouble obsessionnel-compulsif apparaît généralement à la fin de l’adolescence et au début de la vingtaine, bien qu’il puisse se manifester au cours de l’enfance ou plus tard à l’âge adulte.
  • Il existe différents types de trouble obsessionnel-compulsif :
Obsessions typiques Compulsions typiques
Peur de la contamination, par la saleté, les microbes, la maladie ou les excréments. Se laver, prendre plusieurs douches longues, nettoyer sans fin.
Peur de faire du mal aux autres à cause d’un manque d’attention (ex : peur de causer un accident d’auto). Rituels de répétition, vérifier que rien de terrible n’est arrivé
Préoccupation excessive avec l’organisation et la symétrie Disposer les choses selon un agencement précis, ranger les choses ou les plier d’une certaine façon.
Crainte d’attraper une maladie grave, comme le cancer ou le SIDA. Prendre des mesures excessives pour supprimer le contact avec des éléments contaminants.
Impulsions, images ou pensées perverses à propos de la sexualité. Besoin de toucher, de compter mentalement et de vérification.
Souci exagéré d’une partie de son corps (ex : peur que son nez soit déformé, que sa peau soit imparfaite). Vérifier dans le miroir ou passer beaucoup de temps à camoufler le défaut, soit avec du maquillage, des vêtements ou des accessoires.
Peur d’être responsable d’un événement. Vérifier que les portes sont verrouillées, les appareils électriques débranchés.
Préoccupation avec le sacrilège et le blasphème ou la moralité. Prières ritualisées, chiffres ou mots spéciaux, « magiques » utilisés pour neutraliser la pensée.
Peur de jeter un objet dont on pourrait avoir besoin. Ramasser et entreposer des objets ou des papiers inutiles.

Quelles solutions contre le trouble obsessionnel-compulsif ?

Le traitement du trouble obsessionnel-compulsif dépendra de l’âge du patient, de ses capacités d’adhésion, de la durée d’évolution ainsi que de la sévérité du trouble.

  • La psychothérapie: Les études montrent que c’est la Thérapie Cognitive et Comportementale (TCC) qui est la plus adaptée et efficace. Le suivi consiste à travailler la prévention des compulsions en se mettant dans des situations qui provoquent l’obsession (appelée « exposition »). Lorsque la personne est prête et a compris l’intérêt des expositions, elle est encouragée et accompagnée pour faire des exercices graduels qui vont lui permettre de diminuer son anxiété en observant qu’elle parvient à gérer son anxiété.
  • La thérapie de groupe basée sur la pleine conscience est une forme récente d’intervention issue des pratiques méditatives bouddhistes. Il s’agit d’un entraînement attentionnel visant à améliorer la gestion des pensées et des émotions. Elle permet ainsi d’aider à traiter le trouble obsessionnel-compulsif, souvent en parallèle ou après une thérapie individuelle.
  • Les thérapies familiales considèrent que la famille constitue le premier lieu d’apprentissage et d’expérience mais aussi le premier lieu où apparaissent les difficultés relationnelles et émotionnelles. La famille est donc un espace privilégié pour comprendre et modifier les dynamiques relationnelles impliquées dans le trouble anxieux. L’approche familiale est centrée sur l’individu et sa famille de manière à travailler les relations entre ses membres et à comprendre le sens du symptôme dans l’équilibre familial.
  • La médication: elle est prescrite en cas de trouble obsessionnel-compulsif sévère. Il est conseillé de suivre une psychothérapie en parallèle. C’est un psychiatre qui pourra vous conseiller une médication adaptée, généralement des molécules qui sont utilisées pour le traitement de la dépression.

La première consultation

Lors d’une première consultation, vous serez accueilli par un thérapeute spécialisé dans la prise en charge des troubles anxieux. Il s’efforcera avec vous de cerner les difficultés que vous rencontrez en ce moment et de voir quelle est la solution la mieux adaptée à votre cas : une prise en charge individuelle ou un atelier par exemple. Ce premier entretien préparatoire peut être suivi d’un ou deux autres le cas échéant avant d’entreprendre la phase thérapeutiques proprement dite.

La première séance est toujours un premier contact qui n’engage à rien.

Après ce premier entretien, vous avez toutes les cartes en main pour décider LIBREMENT de poursuivre ou non votre démarche thérapeutique.

La durée du traitement

La durée du traitement est très variable. Votre thérapeute vous donnera plus d’information sur les bénéfices que vous pouvez attendre d’une prise en charge de votre trouble obsessionnel-compulsif.

Ce texte a été rédigé par Charlotte Busana, psychologue cognitivo-comportementaliste au centre Thérapsy.

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