Jusqu’à ce jour, le traitement officiellement recommandé en ce qui concerne la prévention de la rechute dépressive était le maintien du traitement antidépresseur pendant au moins deux ans, ce que l’on appelle « traitement de maintenance ». En effet, cette mesure réduit de deux tiers les chances de rechute ou de récurrence de la maladie.

Lorsque le traitement est pris correctement et sur le long terme, parfois à vie ! Néanmoins, beaucoup de personnes sont incapables de maintenir la prise de la médication à long terme pour différentes raisons. Notamment, certains ne souhaitent pas prendre de médication antidépressive pour de longues périodes de temps ou ne peuvent simplement pas tolérer ses effets secondaires.

Ce traitement de maintenance pouvait ou non être accompagné d’une intervention psychothérapeutique : psychoéducation, psychothérapie comportementale et cognitive, thérapie basée sur la pleine conscience …

En Grande-Bretagne, la très prestigieuse revue Lancet publie en avril 2015 une étude contrôlée randomisée menée sur 424 adultes souffrant de dépression majeure récurrente.

Cette étude démontre que les patients qui reçoivent une thérapie par la pleine conscience (associée à un suivi visant à diminuer ou arrêter la prise de médication) présentent un risque de rechute dépressive similaire à ceux traités par un traitement antidépresseur préventif. 

Cette étude ne démontre pas la supériorité de la thérapie par la pleine conscience par rapport au traitement de maintenance (antidépresseur) dans la réduction de la rechute dépressive, mais elle démontre l’équivalence de ces deux traitements.

Les résultats de cette étude suggèrent que les millions de personnes qui souffrent de dépression récurrente ont désormais le choix entre deux traitement pour prévenir la rechute dépressive : le traitement de maintenance« traditionnel » par antidépresseurs ou un traitement par médecine « plus douce » : l’entraînement à la pleine conscience. 

Si vous êtes concernés par la dépression, et en particulier si vous avez déjà fait 3 épisodes dépressifs (ou plus !), discutez avec votre psychiatre ou médecin traitant de cette nouvelle option qui s’offre à vous. En gardant toutefois à l’esprit que l’on n’arrête jamais un traitement médical sans l’avis éclairé de son médecin référent !

Références : Kuyken W, Hayes R, Barrett B, et al. Effectiveness and cost effectiveness of mindfulness based cognitive therapy compared with maintenance antidepressant treatment in the prevention of depressive relapse or recurrence (PREVENT): a randomised controlled trial. Lancet 2015.

[Free full-text Lancet PDF<http://www.thelancet.com/pdfs/journals/lancet/PIIS0140-6736(14)62222-4.pdf> | PubMed® abstract<http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25907157>]