La pleine conscience, une intervention au service de la chirurgie

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De nombreux adultes ont des peurs irraisonnées face aux soins chirurgicaux et médicaux. La peur de la douleur est amplifiée à un tel point que la seule alternative pour ces patients devient la fuite ou l’inhibition. Chaque expérience laisse une trace persistante. Celle-ci s’impose comme une contrainte : Le rapport à leur corps et aux actes de soin ont été profondément et durablement modifiés.

La gestion de l’anxiété est une question centrale dans les soins et doit nécessairement accompagner celle de la question de la prise en charge de la douleur.

Je propose ici d’aborder ici le récit d’une intervention thérapeutique visant à diminuer l’anxiété préopératoire, réalisée sur 60 enfants de dix ans issus de l’ ASBL Toekomst ATELIER de l’Avenir (TADA). Cette ASBL propose un enseignement complémentaire axé sur la motivation et l’apprentissage de nouvelles compétences à des d’enfants issus des quartiers socio-économiquement défavorisés de Bruxelles.

Nous avons accueilli ces enfants par groupes de dix en salle d’opération.

Après que chaque enfant ait pu s’exprimer sur son vécu à l’hôpital, nous nous sommes centrés sur les sensations que nous éprouvons en salle d’opération. La pleine conscience, nous invite en effet, à nous focaliser sur nos sensations, à les isoler les unes des autres et progressivement à se détacher du flot de pensées qui les accompagne. L’aspect émotionnel attaché aux perceptions va progressivement s’estomper et permettre à l’organe de la conscience, le cerveau, d’aborder sereinement l’expérience. Il a été démontré que l’anxiété, inhibait l’activité du cortex.

Vue, odorat, goût, toucher, ouïe, tour à tour, ces sens ont étés sollicités : entendre les sons du respirateur, puis, respirer avec lui. Sentir l’odeur des plastiques et des gaz anesthésiants. Sentir le froid du désinfectant sur sa peau puis le goûter. Toucher et manipuler les instruments chirurgicaux. Finalement, enfiler les gants de chirurgie en latex et quitter l’atelier avec la consigne de toucher et sentir les murs de l’hôpital au travers du latex.

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Animer un atelier d’information préopératoire dans une approche de pleine conscience peut s’avèrer être une stratégie de gestion de l’anxiété tout à fait valable et s’organiser aisément en complément d’une approche psychoéducative. L’hôpital est invité à formaliser ces approches : repérer les enfants susceptibles d’avoir plus de difficultés, adapter et personnaliser les soins.

Finalement, c’est autoriser l’enfant à percevoir d’une façon juste le monde qui l’entoure.

Ce post vous est proposé par Jérôme Laurent, Infirmier référent douleur au Centre Thérapsy et à la clinique sainte-Anne Saint Remi.

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